Pierre-Yves Frappier aka PIF fait partie de la famille Empire depuis le tout début. La rumeur dit même que PIF portait des tees Empire avant même que le magasin existe réellement. Depuis ce temps, il a fait tout un bout de chemin! Qu'il s'agisse de grind des rails de 30 marches, de mettre fin à un problème d'alcool qui a duré plus d'une décennie ou de lancer sa propre marque au milieu d'une pandémie mondiale, PIF n'a pas peur d'y aller à 100%.
On s'est entretenu avec PIF pour prendre de ses nouvelles et en savoir plus à propos de son nouveau brand; Loviah.
Photos: Daniel Mathieu (@danmathieu) & Julien Visse (@julien_visse)
Tu as 40 ans, tu es sobre depuis plus de 10 ans, tu skates toujours comme un animal et tu viens de lancer ta propre marque, Loviah. Ta sobriété joue-t-elle un rôle dans ta motivation plus qu'abondante? Absolument. Avoir une marque et skater me motive à ne pas boire et ne pas boire me motive à skater et à avoir une marque. Le skate est ma porte de sortie, ça m'a permis de compenser pour ma dépendance à l'alcool et le fait encore aujourd'hui. Même chose pour le brand. C'est une façon pour moi d'investir mon énergie dans quelque chose de positif et d'être obsédé par ça au lieu de faire la fête. Combien de temps as-tu vécu la vie du Party? Je dirais depuis que je suis adolescent. J'ai toujours aimé faire la fête. Je suis assez timide en général, donc boire m'a donné confiance en moi et m'a permis de parler plus facilement aux autres. Au début, ce n'était pas un problème, mais ensuite j'ai commencé à travailler comme couvreur, c'est là que ça a mal tourné. J'ai commencé à gagner beaucoup d'argent et je l'ai dépensé à faire la fête aussi vite que je l'ai gagné. Comment décrirais-tu les années que tu as passé à vivre cette vie ?Ce sont des moments dont je me souviens plus ou moins, tout ça est assez flou dans ma tête. Je me souviens de l'évolution rapide de la vie du party. Au début, je sortais simplement avec mes amis. C'était cool, mais je trouvais toujours que les habitués du club étaient un peu bizarres. La drogue, l'alcool et la débauche étaient leur truc, pas le genre de personnes avec qui je traînais normalement… Pas longtemps plus tard, ces personnes sont devenus mes amis et je traînais avec eux tous les jours.
Qu'est-ce qui t'as fait décider de tout arrêter ? Je me sentais bien dans tout ça pendant les deux premières années, mais à un moment donné, c'est vraiment devenu mauvais pour moi. Je vivais dans une chambre que je louais à la semaine et j'ai arrêté de parler à mes parents. Parfois, ils venaient me voir à l'improviste, mais je faisais semblant de ne pas être là. Après une dernière fois à passer 3-4 jours à party sans dormir, j'ai eu un genre de reality check et je suis allé en cure de désintoxication. Je n'ai plus jamais bu après ça. Tes années sombres ont-elles eu un impact sur le processus de création de ta marque? Ça n'a pas directement influencé la création de ma marque, mais ma sobriété a définitivement aidé. Disons que je n'aurais pas été en mesure de lancer une marque alors que j'étais au plus bas il y a 15 ans! Le renouvellement de mon amour pour le skate a aussi été un élément qui a influencé le nom de ma marque, donc d'une certaine manière, on pourrait dire que ma sobriété a joué un rôle dans la création de Loviah.
Qu'est-ce qui t'as poussé à créer Loviah exactement? J'ai fait du skate toute ma vie et comme beaucoup de skaters, j'ai toujours rêvé de créer une marque liée à ma passion. Ceci dit, l'idée réelle de Loviah est venue récemment lors d'un dîner avec la famille de copine, quand ma belle-mère a mentionné que je devrais créer ma propre marque. Elle me voit toujours avec de nouveaux vêtements et un jour, elle m'a juste dit: « La construction ce n'est pas un travail pour toi, tu devrais juste lancer ta propre marque de vêtements ». C'est l'étincelle qui a tout déclenché. Nous étions au milieu la pandémie à ce moment-là et nous ne pouvions rien faire, alors j'ai décidé de commencer à apprendre à propos des tissus et ce qu'il faut pour faire des bons pantalon.
Comment as-tu rendu cette idée de ta belle-mère concrète? Avant même de connaître le nom de ma marque, j'ai commencé à chercher des tissus durables et confortables dans le but de me fabriquer des pantalons, pour moi. Après des mois de recherche, d'échanges et d'appels téléphoniques, j'ai trouvé ce que je cherchais et je suis allé voir mon ami Phil Beauséjour pour transformer les tissus trouvés en pantalon. La première production était de 150 paires de pantalons. J'en ai vendu une bonne partie et j'ai donné le reste à mes amis pour qu'ils puissent les essayer. À partir de ce moment, la marque m'est apparu 100% réelle. Mes 150 paires se sont rapidement écoulées et mes amis me donnaient tous des commentaires positifs par rapport au produit. Ça m'a certainement motivé à passer à l'étape suivante.
D'où vient le nom Loviah? L'origine du nom est vraiment random. Je suis un gars qui aime la vie, le skate et les vêtements, donc «Love» était un mot que j'aimais, mais je savais qu'il manquait un peu d'originalité. Probablement aussi déjà un nom de marque déjà déposé partout dans le monde. Un jour, j'ai regardé au hasard Video Radio de Transworld Skateboarding. Pour ceux qui ne le savent pas, il s'agissait d'une vidéo Transworld du début des années 2000 qui couvrait une tournée Circa Footwear en Europe. Après un démo quelque part en France, Chad Muska sort d'une grosse minivan noire et crie "Peace France we Love Ya!". C'est là que le nom m'est venu… We Loviah! Qu'est-ce qui rend Loviah spécial par rapport à toutes les autres marques de pantalons sur le marché? Je crois que les coupes et les matériaux utilisés dans nos pantalons sont ce qui nous distingue des autres. Nous proposons des pantalons de haute qualité avec des tissus haut de gamme et des coupes conçues pour que les skaters se sentent bien lorsqu'ils regardent leur pantalon et leurs chaussures de haut. Nous offrons le style, la durabilité et le confort des pantalons haut de gamme à un prix vraiment abordable.
À quoi ressemblait votre gamme de produits au début et comment a-t-elle évolué jusqu'à aujourd'hui? Au début, Loviah n'était qu'un seul pantalon. C'était un pantalon ample en corduroy qui ressemblait un peu à un sweatpants. J'en ai fait dans quelques couleurs comme le marron, le noir et le rouge vin. Après avoir épuisé les paires que nous avons produites, j'ai lentement commencé à introduire des hauts avec des imprimés dans la ligne. À cette époque, toutes les impressions étaient faites à la main dans l'arrière-boutique du magasin OSS à Saint-Sauveur. Merci Adam Green! En parallèle, j'entretenais une discussion avec le fondateur des magasins Empire et ami de longue date Phil Grisé, qui semblait être intéressé à s'associer avec moi. Je suis content que Phil soit entré dans l'équipe. Grâce à son expertise, ses connexions et son investissement, nous sommes passés à des productions plus grandes et de qualité premium avec plus de produits et de détails. Toujours le même accent sur les matériaux de qualité et les coupes parfaites, mais avec une offre et une distribution améliorées.
Parles-nous un peu de ton premier drop officiel, désormais disponible chez Empire ou dans une boutique de skate près de chez vous. Le pantalon sera toujours au centre des collections Loviah et pour l'été 2023, nous avons plusieurs modèles. Corduroy, cargo, jeans, on en a! Ajoutez à ça les tops comme les hoodies, crewnecks, t-shirts et longsleeves. Nous avons également des produits plus spéciaux comme des vestes de baseball et finalement, une sélection de casquettes New Era. Un grand merci à Phil; avec son soutien, nous avons porté l'idée Loviah à un tout autre niveau. Nous n'en sommes qu'à la première collection et les vêtements Loviah sont déjà en vente dans plus de 30 boutiques au Canada!
Félicitations pour ton succès! À part ça, qu'est-ce que nous réserve PIF Daddy pour le futur? Je me sens toujours en pleine forme, donc je vais continuer à skater régulièrement, ça c'est clair! Dirais-tu que tu es plus en forme maintenant que tu l'étais dans ta vingtaine? Ce n'est même pas comparable. J'apprends de nouveaux trucs chaque fois que je skate et je m'améliore chaque année. Dans ma vingtaine, c'était la pente descendante et maintenant, ça ne fait que monter. As-tu des regrets de ne pas avoir poussé le skate plus loin quand tu étais plus jeune ? Pas vraiment. Ce qui est fait est fait. Ceci dit il y a des trucs et des spots que je n'ai pas encore skatés et ça, je le regrette un peu. J'espère un jour les skater, mais je regrette de ne pas encore l'avoir fait! Et Loviah ? Quelle est la prochaine étape pour ton brand?Idéalement, plus d'événements. Nous avons fait notre premier événement début mars et ce fut un succès. Je veux vraiment en faire plus à l'avenir. Je continuerai à me concentrer sur la recherche de matériaux de qualité et sur la conception de vêtements confortables, durables et abordables. Restez à l'affut pour le drop 2, bientôt disponible chez Empire ou dans un skateshop près de chez vous!
MERCI PIF!
