Derrière le snowpark avec Today’s Parks

Derrière le snowpark avec Today’s Parks

Si vous ne le saviez pas déjà, Today’s Parks est une entreprise québécoise spécialisée dans la construction de parcs de snowboard. Pour être honnête, ces gars sont vraiment les meilleurs dans leur domaine. Pensez par exemple aux parcours des derniers Empire Games. Impossible de nier à quel point le résultat final était brillant, créatif et complètement fou ! C’est ce qui nous a poussé à nous poser cette question : Quel est le processus de création derrière ces véritables œuvres d’art.

Nous avons contacté Guillaume Fournier, l'un des fondateurs de Today’s Parks pour lui parler de tout ça. Laissez-nous vous dire que la construction d'un parc de snowboard, c’est pas simple! Continuez à lire pour comprendre comment les maitres du snowpark s'y prennent.

Salut Guillaume, comment ça va?

Ça va bien! Content d’avoir terminé les Empire Games et du succès qu’a connu l’événement cette année. Il nous reste encore quelques projets à gérer pour l'hiver et on embarque déjà sur l’an prochain!

Quelle est la première étape à franchir quand vous embarquez sur la conception d’un nouveau park?

La première étape et l’étape la plus importante est de savoir le budget avec lequel on travaille. Ensuite, c’est certain que pour construire des parks, ça prend de la machinerie, en particulier des dameuses et pelles mécaniques. On doit alors établir quel équipement sera mis à notre disposition par les stations de ski. On est capable de bâtir pas mal n’importe quoi avec de la neige et on a notre propre dameuse qu'on emmène parfois avec nous (merci à Prinoth), mais il reste difficile de définir les limites niveau création avant de voir quel équipement sera mis à notre disposition.

Une fois que le budget et l’équipement pour travailler est déterminé, j’imagine que vous devez aller voir les terrains vierges.

Oui. Une fois qu’on sait avec quoi on travaille au niveau argent et équipement, on se rend aux stations pour faire notre arpentage. On a un partenariat avec la compagnie de GPS Leica, qui nous fournissent une technologie de pointe pour arpenter avec une précision impressionnante. Habituellement, on commence l’arpentage pour l’hiver suivant dès le printemps.

Est-ce que vous faites ça pour prendre de l’avance ou c’est la norme? Je dirais plus que c’est dû au fait que le printemps est le meilleur moment pour aller arpenter car il n’y a pas encore de feuilles dans les arbres, nous rendant la tâche beaucoup plus facile.

Pourquoi est-il aussi important d’arpenter avant tout? Arpenter nous sert à recueillir des coordonnées géographiques qui nous serviront ensuite pour la conception 3D du parc.

Peux-tu expliquer le processus de création 3D un peu plus en détails ?

On entre les coordonnées recueillies pendant l’arpentage du terrain dans nos programmes de modélisation 3D et on commence la création des modules en se basant là-dessus. Comme je l’ai mentionné plus tôt, nos GPS nous permettent d’avoir des coordonnées ultra précises. Nous pouvons alors faire une modélisation 3D au centimètre près et avoir une excellente idée de ce que notre park aura l’air.

Est-ce que c’est la dernière étape avant de passer à la construction ?

Ça dépend des projets. La neige est quelque chose qui coute très cher, surtout quand on en a besoin d’une grande quantité comme nous, alors certaines montagnes préfèrent avoir une base de terre sous leurs obstacles plutôt qu’un module fait à 100% de neige. Les jobs de terre doivent être faites d’avance, idéalement pendant l’été.

Est-ce qu’il y a une différence entre une base de neige et de terre ?

Pour être honnête, ça revient au même. Tant que la surface de glisse est bien faite, le module sera fonctionnel. Ça dépend vraiment des besoins et budgets des stations de ski.

Et ensuite quoi? Vous attendez l’hiver ?

En dehors de tout ce qui a rapport avec la gestion des projets, ce sont les dernières étapes de création avant de se rendre aux stations de ski québécoises pour commencer à bâtir. Rendu là, c’est vraiment un projet de terrain. On arrive avec notre équipe, nos machines et nos accessoires, on monte les modules, on leur donne de la définition et on les termine littéralement au couteau.

C’est vrai que quand on regarde les photos des parcours Empire Games, l’expression coupé au couteau prend tout son sens! Peux-tu nous donner plus de détails sur les étapes à suivre pour donner de la « définition » à un module.

Beaucoup de «chain saw»! Sans blagues, on monte premièrement le rough des modules et on s’assure que la surface de glisse où le rider passera soit smooth et parfaite. Ensuite, on tire des cordes sur la surface des modules pour y tracer des lignes parfaites et on commence à donner forme à notre rough en découpant le tout avec une scie à moteur en se fiant aux lignes dessinées par les cordes. La scie permet de faire des coupes vraiment franches à travers la glace et la neige. Une fois que le module a bien été découpé à la scie, on égalise le tout à la dameuse et on vient découper ce qui reste avec précision à l’aide de nos couteaux, communément appelés «Vert Shovels». En gros, c’est comme ça qu’on arrive au produit fini.

En tout cas, les résultats sont toujours à la hauteur de votre nom! Pour terminer, comment s’annonce 2021 pour Today’s Parks ?

On est tellement déjà bookés que notre année prochaine ressemble drôlement au programme de cette année. On parle même déjà des prochains Empire Games! La seule différence sera notre plus grande expérience et la qualité de notre produit, qui s’améliore toujours année après année.

Merci beaucoup pour ton temps! On a hâte de voir ce que vous nous préparez pour 2021!